Protection incendie

Vous n’y connaissez rien en protection incendie ? Cela tombe bien bien, moi non plus !

J’ai donc fait une chute de plusieurs mètres lorsque je me suis retrouvé nez à nez avec ça : deux boîtiers rouges scotchés deux à deux avec un vulgaire ruban adhésif gris ! C’est quoi ce zouk ?

Quelques heures plus tard, au moins une centaine…, j’ai appris le fin mot de cette histoire d’où la chronique d’aujourd’hui pour la mettre par écrit avant qu’elle ne sorte de mon esprit.

Le premier boîtier rouge moins épais situé sur le dessus est de marque Chubb. Il est quasiment neuf ayant été posé lors de la construction du bâtiment début 2013. Heureusement, il n’a jamais servi. Le second boîtier en arrière plan, plus épais, est de marque Esser. Il a été posé en juillet 2017, soit juste quatre ans après ! On aurait pu croire ce cas isolé dû à un dysfonctionnement ponctuel mais point du tout, l’ensemble des déclencheurs manuels, des détecteurs de fumée ainsi que des sirènes ont été changés.

En pratique, la pose d’une nouvelle centrale a été à l’origine de la valse des boiboites… Dans le cahier des charges, il était écrit, à juste titre, que le système devait être ouvert. C’est un peu comme pour le logiciel libre, dans un système ouvert, respectant un standard normalisé, tous les équipements vérifiant ce standard peuvent être inter-connectés quelques soient leurs marques. La marque Chubb déploie des systèmes propriétaires non inter-connectable avec d’autres systèmes. Une fois sous cette marque, impossible d’en sortir sans refaire tout le système de protection incendie du bâtiment. Vous êtes verrouillé pour un paquet d’année à devoir payer le tarif désormais non concurrentiel (et en général salé) de la maintenance…

Du coup, pourquoi avoir mis du Chubb en 2013 ? Comment se fait-il qu’autant de bâtiments soient sous cette marque ? Cela peut avoir deux origines :

  • un tarif agressif à l’installation, un peu comme la vente des imprimantes à jet d’encre pas chères à l’achat mais des cartouches d’encre hors de prix ensuite. Lors d’un appel d’offre, la somme globale pour la construction d’un bâtiment étant fixé sans rallonge possible (pour les bâtiments publiques), c’est malheureusement souvent les moins chers (disant) qui emportent les lots secondaires ;
  • les personnes écrivant les cahiers des charges, ne pouvant explicitement interdire une marque, oublient de clairement préciser « système ouvert ». Il est ensuite très difficile lors du choix final d’éliminer les systèmes fermés (si la commission y pense et en a conscience) sans pouvoir s’appuyer sur ce critère !

C’est ainsi qu’après moins de quatre ans, tout un système quasi neuf est parti à la benne mais c’est pour la bonne cause.

Comme quoi, il faut toujours réfléchir à deux fois lorsqu’on se lance dans des systèmes privateurs (propriétaires et fermés) car on peut se retrouver menotté pour des années. À bon entendeur des utilisateurs des logiciels non libres comme Microsoft Windows et Office, Apple Macintosh

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