Hydroptère des cimes

Mais quel est donc ce drôle d’oiseau ? Il a des pattes bizarres qui pointent sous l’eau. Il y a comme des grosses godasses !

Évidement, ce sont des foils. Toute personne un peu passionné de voile sait aujourd’hui ce que c’est : des ailes qui fonctionnent dans l’eau. L’objectif est le même que pour les ailes d’avion, faire voler le bateau sous l’eau ! Ben oui, pas de risque que celui-ci décolle et s’envole pour de vrai. Il y en a qui ont essayé, en général le navire finit plié en deux lorsqu’il retombe dans l’eau quelques dizaines de mètre plus loin…

Le foil agit donc dans l’eau et avec la portance due à la vitesse du bateau, il soulève la coque. L’idéal est de soulever suffisamment la coque pour que seuls les foils (le gouvernail et l’hélice si bateau à moteur) restent immergés. Le bateau ne vole pas et ne fait pas d’effet de sol comme les premiers avions ou les Formules 1 des années 80.

Si le foil sort trop de l’eau, il n’y a plus assez de portance et le bateau retombe. Le foil est alors de nouveau plus efficace et le bateau remonte. Si ces étapes ne sont pas maîtrisées et gérer en temps réel, on risque de partir dans une vibration montée descente de plus en plus importante avec au final un beau piqué de l’étrave précédant une gamelle généralisée. C’est assez classique de voir cela sur une planche à voilé équipée. C’est parfois dramatique comme lors d’un accident à grande vitesse pendant la coupe de l’America 2013.

Pour les connaisseurs, on parle souvent pour ce type de navire d’hydrofoil mais c’est complètement incorrecte. Le terme français est bien hydroptère.

Celui que nous voyons ici à l’antenne est certainement l’hydroptère le plus haut du monde. Il fonctionne en effet sur le lac Titicaca à 3 812 m d’altitude. Qui dit mieux ? Il sers pour le tourisme et relie les jours qui vont bien la petite ville hyper touristique et religieuse de Copacabana en Bolivie à l’île du Soleil (Isla del Sol). La grande majorité des touristes comme nous font le trajet vers cette île à bord de barcasses antédiluviennes n’avançant pas.

Je ne connais pas le prix du trajet mais c’est presque dommage de payer cher pour un trajet trop rapide alors que plus de la moité de l’île était fermée au tourisme (conflit entre les différentes parties de l’île sur cette question du tourisme justement qui pour certains a un impact trop grand sur la nature, le mode de vie et agrandit les écarts de richesse) lors de l’hiver local 2018.

Je ne sais pas à quoi carbure cet hydroptère mais sa manche à air sur le toit est plus qu’impressionnante. Il ne doit pas faire du deux litres au cent !

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