Le col Abra del Acay est le point culminant de la mythique RN40. Il se trouve au nord de la région de Salta et permet de basculer des vallées Calchaquíes à la Puna et réciproquement. Nous en avons déjà vu quelques photographies (les deux premières ont été prises du col) lors de l’article lumineux sur la fibre…
Sur les guides touristiques, la route n’est conseillé qu’au printemps, après l’hiver et avant les pluies de l’été… mais avons quand même tenté. Nous avons pris le col du nord vers le sud. La montée nord ne pose pas de soucis particulier mais il y a parfois de la glace dans la descente versant sud. Nous avons demandé son avis à la Vialidad provinciale (la DDE locale) de San Antonio de los Cobres qui n’en sais rien car c’est une route nationale donc dépendant de la direction nationale de la Vialidad qui est à un autre endroit en ville… Nous nous sommes rabattu sur l’avis de l’unique pompiste du coin qui nous a dis qu’avec notre Ford Ecosport, cela devrait passer.
Tout commence lorsqu’on quitte la RN51 à quelques 10 km à l’est de San Antonio de los Cobres . Sur la photographie, le col est à droite du panneau vert. Le col est à 30km par la route. 30 km de côte et hop, nous y voila ! Altitude 4895m selon le panneau officiel, très souvent fantaisiste en Argentine, car nous sommes plutôt à 4972m si l’on se fie aux mesures du STRM. Ce qui est sur, c’est que nous sommes plus haut que le Mont Blanc.
Le col est aussi plus haut que le col du Khunjerab, à 4 693, qui permet de passer du Pakistan à la Chine et qui est considéré comme étant le plus haut col routier international, mais il est plus bas que le col de Khardung la, à 5359m, situé au Ladakh (Inde).
Dominique, Gabriel et Tomin en profitent pour faire la petite bosse à coté en espérant franchir la barrière des 5000m pendant que Sylène et Karel restent bien au chaud dans la voiture. A priori, Tomin résiste très bien au mal des montagnes car il ne montre que très peu de signe de fatigue.
La descente est parfois raide et parfois étroite (on espère alors ne pas croiser une voiture en face comme sur la photo ci contre) mais la plupart du temps, elle est assez facile (il n’y a qu’un passage réellement étroit mais il fait bien 600m). On y a rencontré sur la partie supérieure un zorro aussi appelé vulpini en espagnol (a priori renard en français), des vigognes, des guanacos et des viscaches… Les animaux sont tranquilles dans la région, ce n’est pas l’Homme qui viens les embêter tous les quatre matins !
La route, versant sud, n’est pas trop abîmée mais il faut voir que celle-ci a du être refaite il y a peu lors de la pose de la fibre. Il y a bien quelques passages en glace sur quelques mètres mais qui ne posent aucun soucis (route bien plate, pas de précipice à proximité…) sauf un, d’une cinquantaine de mètre, au kilomètre 4590 (nous sommes très très loin de la terre de feu où se trouve le kilomètre zéro).
Avec des pneus slicks, sans les chaînes (mais servent t-elles vraiment à quelque chose la dessus ?), nous devons faire une pause et on passera alors bien 45min à prendre à pleine main (nous n’avons aucun outillage) la terre et les petits cailloux du bas coté pour les mettre sur la chaussée. On s’est explosé les doigts mais nous sommes passés ! Par sécurité, je suis quand même passé tout seul en voiture, les autres ayant fait les quelques mètres à pied ! Heureusement, la suite de la descente ne pose pas de problème particulier sauf un dernier passage en glace de 4m mais assez facile à négocier.
Au final, nous sommes super content d’être passé par ce col, les paysages sont superbes et si nous avions voulu l’éviter, il aurait fallu faire un énorme détour par la ville de Salta. Il est dommage que la Vialidad ne travaille pas le petit passage pénible, un simple caniveau et un tube posé sous la route permettrait d’éviter que l’eau ne s’écoule sur la route et gèle la nuit formant ainsi une véritable patinoire…