Il y a eu par le passé plusieurs polémiques concernant les machines à voter. Puis le temps passant et les règles changeant, il y a de moins en moins de polémiques car quasiment plus personne en France ne votent avec ces engins.
Voila à quoi ressemble un de ces monstres !
C’est un bête ordinateur de type portable avec batterie afin de résister aux coupures de courant et des caches latéraux pour protéger des regards indiscrets. L’écran est tactile, on choisit son candidat, ou dans le cas présent, son couple de candidat, puis on valide en deux étapes, une pour confirmer et une autre via un bouton au dessus de l’écran qui émet alors un bip marquant le fait de réellement voter.
Normalement, la machine a alors pris en compte votre vote. Voila le point de départ de la polémique : normalement. Comment être sur que la machine enregistre bien votre choix. Il y a tout un tas de petit film sur internet amusant sur le sujet. En effet, le programme informatique dans la machine est incontrôlable par le citoyen, non seulement les spécifications de la machine ne sont pas libres (impossible de consulter le cahier des charges, merci à nos gouvernants) mais le programme lui même n’est pas un logiciel libre. Et même si c’était le cas, il serait tout simplement impossible d’assurer qu’à l’instant t, la machine a bien fait tourner cette version du programme.
Pour toutes ces raisons, seules les communes étant déjà équipées de machine à voter peuvent encore les utiliser, tant qu’elles fonctionnent… Aucune nouvelle commune ne peut jouer. Il y a donc chaque année de moins en moins de communes, surtout que l’an passé, lors de la valse des mairies, de nombreux nouveaux maires n’ont pas suivis les traces de la mandature précédente !
Une machine à voter est-elle écologique ?
J’ai personnellement de fort doute. La machine a un écran plat rétro éclairé, de l’électronique, une batterie et ne sers guère plus de deux jours par an ! Jamais le coût d’achat et de recyclage ne compensera quelques centaines de milliers de bouts de papiers qui eux, finissent dans le chauffage urbain !
Mais alors, quel intérêt ?
Une fois le bureau de vote fermé, la machine donne instantanément le résultat, pas de phrase de dépouillement. Pas de procédure de comptage et de re-comptage des bulletins, pas moyen d’être contre, la machine donne le résultat et celui-ci est forcément bon.
On pourrait alors espérer que notre commune équipée de ces machines en profitent pour faire régulièrement des référendums populaires afin de valider des grands choix d’orientation. En 10 ans, cela n’a été fait qu’une fois et Mme la maire de Meylan s’est alors assise sur le résultat des urnes. Elle ne voulait pas de la piscine des Aiguinards, nous avons voté pour malgré la propagande… Ça été le début et la fin de la démocratie locale de droite (la gauche a été tout aussi lamentable avec la consultation du tunnel sous Bastille)…
On aurait aussi pu espérer tester à l’échelle d’une commune d’autres systèmes de vote que le scrutin majoritaire à deux tours (qui est très mauvais au regard des critères d’Arrow) ou les rares scrutins proportionnels. C’est malheureusement raté, pourtant le vote par valeur ou le jugement majoritaire (pdf) auraient mérité quelques mises en pratique. Il est à noter que ces deux derniers systèmes de vote ne rentrent pas directement dans le cadre de la démonstration d’Arrow car les candidats ne sont pas classés de manière ordonnées. Il est en effet possible de donner la même note à plusieurs d’entre eux !