Ne pas croire qu’il s’agit du même virage car il s’agit bien du même virage ! 5 secondes séparent les deux photographies. Au vu de ma vitesse de point en côte, le vélo n’a pas pu faire 1 m linéaire. C’était l’heure de la seconde pause…
La météorologie depuis septembre est extraordinaire. Il fallait bien que la pluie revienne. C’est donc ce qu’elle a décidé de faire en cette semaine de la Toussaint. Ou peut être l’annonce de la fin probable du décalage horaire a énervé notre ami Poséidon qui déchaîne les tempêtes sur la mer pas si lointaine.
Bref, il y avait une éclaircie en ce mardi 30 octobre, un trou de ciel bleu après la pluie ininterrompue d’hier et la neige d’hier soir et de cette nuit. Avec cette fenêtre temporelle, il fallait tenter le mont Ventoux coûte que coûte, d’autant plus que cela semblait assez stable au matin. Départ 10 h de Montbrun-les-Bains. Ce n’est pas très matinal… On remonte sur Sault puis l’attaque des 26 km de côte commence. Au vu de la neige un peu partout, il n’est pas nécessaire de tenter un tour plus compliqué (par Bédoin ou Malaucène par exemple), on n’est même pas assuré que la route soit ouverte jusqu’au sommet.
À midi trente, nous voila au chalet Reynard (1 417 m). Dernière pause avant l’ascension finale. Il parait qu’il y a du vent en haut, un congère sur la route. C’est le bon moment pour manger une banane et un petit casse croûte au miel ! Le soleil tape, à l’abri du vent derrière une voiture et face au chasse neige qui repars vers le sommet, j’enfile le coupe vent en haut et en bas. Si je ne vais pas trop vite, je ne transpirais pas trop et j’éviterais de mettre un pantalon coupe vent trop tard !
Bonne idée car à 3 virages du sommet, celui-ci passe dans la brume, peu après, je bascule moi aussi dedans. La neige débarque par grosse plaque sur la route au col des tempêtes (1829 m). Il reste 500 m environ et 80 m de dénivelé, ça passe limite en petite vitesse mais les fesses bien posées sur la selle. De nombreux cyclistes à pédales autobloquantes mettent bien à terre sur les tronçons en neige. Enfin, relativisons, il y a 10 fois moins de cyclistes que par les jours de beaux temps… D’ailleurs, étonnamment, les photographes du sommet ne sont point là ce jour !
Au sommet, à 13h40, cela caille fort. Je fais deux trois photographies pour des Québecois de Montréal, habitués à ces basses températures mais guère à ces pentes. Eux aussi ont profité de la brève éclaircie. Du coup, ils me tirent le portrait. À noter que le chasse neige a mis ses blocs le long de la balustrade, il y a heureusement moins de neige sur la route (on fait cependant les derniers mètres à contresens, sens unique routier, car la partie vélo n’est pas dégagée).
Après une petite pluie sur le final entre Sault et Montbrun-les-Bains, retour au bercail pour 15h. Aller et retour en 5h, ascension en 3h40, descente peu roulante et très prudente sur route mouillée. Mine de rien, même si je me suis fait doublé plusieurs fois et n’ait doublé personne, je progresse !