Petit retour obligé sur quelques films sud américains ayant chacun leur intérêt et leur spécificité. Cela nous change des supers productions hollywoodiennes avec des supers héros, une super physique … ne menant pas toujours à grand chose. Non, je ne parlerais pas de la nullité du dernier Star Wars !
El Presidente
C’est le plus récent de ma liste, celui sorti en dernier dans les salles. C’est aussi celui ayant l’acteur le plus connu avec la star argentine Ricardo Darín. El Presidente raconte l’histoire d’un président argentin nouvellement élu devant participer à un congrès dont l’objectif est de monter un OPEP sud américain. Le président brésilien, la présidente chilienne sont bien en relation avec leur rôle continentale… Cette organisation pourra t-elle peser dans le jeu international.
L’action commence dans les vrais bureaux de la présidence argentine puis se déplace à Valle Novado, la station la plus européenne des Andes, coté Chilien. Évidement, quelques clichés comme la photographie des chefs d’état devant l’Aconcagua ne sont pas pris en ce lieu mais certainement au col de la Cumbre. Évidement, les beaux rouages de ce genre de sommets internationaux vont se régler et se dérégler au fil du temps. Notre président, empêtré dans les problèmes personnels de sa fille, va petit à petit se placer et montrer qu’il n’est pas là par hasard…
Bien entendu, les gringos d’américain ne sont pas les bienvenus dans les andages blancs, mais ne peuvent laisser faire sans essayer de jouer leur propre partition. Pour se faire, l’acteur américain Christian Slater (Le Nom de la rose, Mr. Robot) est tout simplement parfait en diplomate fourbe et confirme sa grande forme actuelle !
Seule note légèrement négative du film, avec un tel scénario, de tels acteurs et de tels paysages, on aurait pu en le réalisant légèrement différement, comment je ne sais pas, avoir un chef d’œuvre mondial. Il est très bien mais il y manque un zeste de … je ne saurais qualifier !
La Fiancée du désert
Avec ce petit film, nous basculons dans les petits budgets. L’objectif semble bien plus modeste ce qui n’a pas empêché La fiancée du désert, premier long métrage de Cecilia Atán et de Valeria Pivato d’être présenté en première mondiale au Festival de Cannes 2017 !
Une jeune chilienne pars à Buenos Aires travailler comme fille au pair. Des années après, les enfants sont grands, la famille n’a plus besoin d’elle. mais Teresa Godoy, parfaitement joué par Paulina García, fait partie de la famille. On lui propose alors d’aller s’occuper des grands parents à San-Juan, ville de l’ouest au pied des Andes situé à plus de 1000 km.
L’intrigue est posé, le film démarre…
Et le bus tombe en panne ! Pas n’importe où, à El Vallecito, une petite bourgade sur la RN141 situé 65 km avant San Juan. Sur le lieu même du sanctuaire de la Difunta Correa. La rencontre improbable avec Julio Alfredo Corvalán dit El Gringo (un Claudio Rissi absolument exceptionnel dans son rôle) entraîne le road movie sur des voies secondaires.
La suite est donc un parcours initiatique sur des sites autour de San Juan (le film est financé par la province) que nous avons nous même traversé par le passé ! Ainsi, même si l’ensemble n’est pas toujours bien cohérent (météorologie, distance kilométrique…), la fable fonctionne bien et donne un bon aperçu des conditions de vie sur place.
Mariana (Los Perros)
Nous franchissons de nouveau les Andes pour nous installer avec Mariana à Santiago.
Le film prends comme support le portrait d’une épouse capricieuse, bourgeoise et il faut le dire bien chiante que l’actrice Antonia Zegers incarne à la perfection. Les humains sont-ils moins intéressants que ses chiens…
Celle-ci se décide un beau jour à faire du cheval. Elle prends alors des cours d’équitation au centre équestre tenu par le colonel Juan (un Alfredo Castro parfait que l’on retrouve aussi parfait sur El Presidente dans un second rôle que je ne dévoilerai pas). Les choses sérieuses commencent car le colonel est entouré de mystères, des intrigues remontant à l’époque sombres du général Pinochet, des crimes que la propre famille de Mariana n’a pu ignorer…
Le film est donc un biais pour parler de cette sombre période mais principalement de la reconstruction des personnes ayant trempé dans les affaires. Faut-il amnistier ? Faut-il pardonner ?
À chacun de se faire sa propre opinion.