L’adobe recule en Bolivie. Son usage se réduit petit à petit. Les autorités poussent clairement à l’utilisation de structure poteau poutre en béton armé dans lesquelles les murs sont ensuite montés en briques cuites. L’ensemble résiste mieux aux séismes globalement…
Dans les campagnes, son usage est cependant encore important.
Dans le cas présent, ce n’est ni l’un ni l’autre, ni la ville, ni la campagne. Nous sommes sur la petite île de la Lune située pas très loin de l’île du Soleil sur la partie bolivienne du lac Titicaca. À quelques mètres de l’embarcadère touristique proche des ruines de l’ancien temple inca Iñakuyu. Et pourtant, il faut tout de même des sanitaires pour accueillir dignement le flux quotidien des touristes. En effet, les bateaux filant à la vitesse d’un escargot sur le grand lac afin d’optimiser leur consommation pétrolifère, et c’est tant mieux, il faut quelques heures pour faire l’aller et retour Copacabana – Isla de la Luna (heureusement, on fait en général une pause sur le Soleil au retour).
Bref, il faut aller pisser pour 95% des rameurs !
Au abord de ce site classé, impossible d’envisager la moindre construction en béton, en brique, en bois ou en plastique. Pourquoi pas en bois justement ? Il y a peu de bois dans la région et aucune construction ne l’utilise pour les murs. Celui-ci est réservé pour les charpentes. Donc il ne reste que la terre non cuite, l’adobe quoi. Matériau millénaire qui se recycle quasiment à l’infini de maison en maison.
La première étape consiste à prendre de la terre humide, à la mettre dans un moule pour lui donner une forme de brique de terre crue puis de faire sécher celle-ci au soleil. Il ne reste plus qu’à attendre la pluie et le beau temps. En bonus, c’est joli et photogénique à la descente du bateau !