Impossible de lever les deux bras, il faut bien que je tienne l’appareil photographique et que mon doigt appuie sur la gâchette à l’instant précis. À moins que, peut-être qu’avec le retardateur, il doit être possible de… Enfin, un autoportrait doit être réalisé par soi même, c’est donc amusant de capter le moment du déséquilibre méritant une image éternelle.
Pas de trucage dans les couleurs, la taille du cactus… Tout ceci est bien réel, a déjà existé et existera encore (référence à une très bonne série de science fiction – la meilleure – de la seconde moitié des années 2000 que je vous laisse deviner) que ce soit au lever du soleil comme ici ou au coucher quelques heures plus tard. Nous sommes à 3700m d’altitude sur l’île d’Incahuasi située grosso modo au centre du salar non circulaire d’Uyuni. Les étendards dressés vers le ciel de l’île doivent être les cactus les plus photographiés de Bolivie si ce n’est du monde !
L’idée initiale ayant germé dans cette vue d’artiste (oui les chevilles gonflent) est de me projeter sur une surface qui semble au premier abord plate ou plutôt tubulaire alors qu’en réalité, je suis projeté sur des milliers des pics pointus. Nous sommes donc à mille lieues d’une projection plane et assez simple de type Mercator. De loin, l’impression est tout en rondeur comme le cactus lui même, de près, au zoom, le corps est déchiré sur un immense jeu de Mikado injouable.