L’autre jour, en me promenant dans le petit village de Charavines, je me dirige subrepticement vers la plage. Car même si l’océan est loin, il y a tout de même des plages donnant sur de l’eau douce dans le coin.
Au jour tombant, personne à l’horizon sauf quelques canards se promenant sur les eaux calmes du lac de Paladru, haut lieu archéologique français dont la plage n’en témoigne rien. À cette lumière un brin sombre, un coin de couleur illumine pourtant le sable, à condition de se retourner dos à l’eau. Le bar de la plage est fermé, les chaises sont rentrées, les portes closes, le rideau de fer est descendu, les volets roulant baissés… Au regard d’un certain bazar, on finit par se dire que tout est fermé depuis l’été dernier.
Et pourtant, dans ce bar fermé d’un petit village de moins de 2000 âmes, l’éclairage électrique de la salle fait tourner un compteur sans pourtant qu’une seule âme ne virevolte. Pas d’explication sauf la beauté de la scène telle une nature morte qui n’attend qu’un(e) peintre pour fixer ce décor sur une toile d’huile.