C’est une bonne saison pour les films Argentins, on pourrait même dire l’été du cinéma pour un film dont le titre est l’hiver !
L’action se déroule en Patagonie comme le titre français le suggère. Nous sommes directement plongé au cœur de ce territoire sans fin, venté, dans une pampa sans arbre avec ses lacs et ses montages (pas si lointaines) enneigées. Nous sommes aussi dans l’antre des gauchos, ces cow-boys sud américain qui, à l’inverse des westerns spaghettis de nos amis plus au nord, ne passent pas leur temps à flinguer leurs semblables mais à garder les vaches… Ici, ils ont plus un rôle de berger car un berger garde des berges … oups des moutons.
Au début du film, c’est le printemps et commence la tonte des moutons par des travailleurs saisonniers piloté par le vieil homme Evans, gardien de l’estancia. Il se fait secondé et forme Jara, un amérindien d’origine Guarani. Noël passe durant l’été, puis c’est l’automne et l’hiver arrive enfin. Les saisonniers repartent et la relève, impitoyable, tranche de son couperet ce grand bout de coin tranquille.
Ah l’hiver seul dans une baraque isolée de tout et les collines enneigées… L’ambiance idéale pour quelques légendes, et un brin de stress avec une mort rampante dans le froid et le vent. C’est aussi l’occasion d’avoir une relation avec la terre, le territoire, qui nous prends au plus profond des tripes !
Voila un premier film, réalisé par Emiliano Torres, plus que dépaysant. La vie est dure mais la vie est belle. Les acteurs sont tous parfaits et crédibles, notamment nos deux héros dont on n’aurait pu imaginer mieux. Alejandro Sieveking, 81 ans lors du tournage, est un Evans incroyable de ténacité et de vérité. Cristian Salguero s’imprègne immédiatement du rôle de Jara et de l’immensité de la solitude du sud. Il y a bien un mystère qui l’aide à tenir … mais dont nous n’en dirons rien ici !
Un film à voir sur grand format.