L’action se déroule au sommet de la dent de Crolles, une molaire bien sympathique pleine de trous et de cavités, un pur bonheur pour un dentiste spéléologue. Les Choucas tournent et tournent autour de la croix, se jettent de la falaise tels des wingsuiters capable de battre des bras, de revenir en quelques secondes à leur point de départ. Que les nuages soient là enveloppant le sommet d’un léger brouillard ou qu’il fasse grand beau, jamais ils ne semblent s’écraser contre le rocher tels nos moineaux des villes qui s’empiffrent de nos vitres trop propres…
Alors que le ciel semble un champs de paix et de partage de l’espace 3D, le sol rocailleux est un territoire important à protéger, bien qu’on y reste que quelques instants ! Vite partir plus loin à la recherche d’un terrain plus propice à la méditation personnelle ainsi qu’à l’appel du ventre et des petits vers et miettes de pain à manger précieusement sans partage aucun. L’atterrissage tout en souplesse sur piste très courte avec des ailes flexibles de toute beauté est une merveille à figer pour l’éternité dans l’obturateur de l’appareil photographique.
C’est bien tout cela mais quel est le rapport avec le titre de cet article. Oiseau noir avec un bec jaune égal Choucas. Et bien c’est faux. Malgré que nous soyons 19 sur 20 à le dire tous les WE en montagne, cela n’en fait pourtant pas une vérité du dictionnaire. Nos amis de l’académie et de la nature ont raison, nos Choucas n’en sont pas même si cela est bien triste d’admettre nos tords ancestraux et futurs… À l’avenir, ne prenons pas les Chocards à bec jaune pour des Choucas, seuls quelques lettres changent mais la dynamique du mot Chocard est tout aussi sympathique que celle de Choucas, légèrement moins doudou et un peu plus rugueuse pour ces as du nettoyage de nos tables de pic-nique alpestre.