Voici une petite anecdote d’un voyage lointain, et pourtant encore si proche dans nos têtes. Tout voyage a une fin et toute fin à une boucle. Quand le pays n’a qu’un grand aéroport, même s’il est tout petit, on repart d’où on est venu. Un petit tour et puis s’en va.
Nous étions donc en provenance d’Ansirabe et en transit pour un peu moins de 24 h dans la capitale Antananarivo. Ce jour-là, le terminal de Fasan-Karany dans le sud d’Antananarivo, où arrivent tous les taxis-brousse venant du sud, était blindé. Certainement d’ailleurs comme la veille et le lendemain. Il n’y a guère que le dimanche que les terminaux se calment. Ne vous imaginez pas voir à Madagascar un terminal ultramoderne à la Roissy-Charles-de-Gaulle ! De mémoire, c’est juste un terrain vague avec quelques baraquements. À peine sorti du taxi-brousse qu’une ruée de chauffeur de taxis vous sautent dessus. La consigne non écrite veut que vous montiez dans le taxi du premier chauffeur à qui vous adressez la parole. Ce n’est pas forcément la peine de négocier le prix et tout et tout, même s’il faut le faire. Dans tous les cas, ce sera très compliqué de ne pas monter dans ce premier taxi.
Ce n’est pas ce que nous avons fait !
Inspiré à cet instant crucial, ou peu inspiré par la sécurité lors de l’attente aux différents feux de carrefour dans la capitale et les inévitables bouchons associés, je négocie que le coffre du taxi ferme à clef. La demande semble légitime. Nous montons donc dans le premier taxi qui me l’assure. Au final, le coffre ne ferme pas ! Hop, énervé, je décharge tout notre barda (en faisant attention aux vols) et un autre chauffeur m’assure que son coffre ferme, il a une Renault 4L.
Une 4L pour cinq personnes ?
En pratique, une 4L pour six personnes, chauffeur compris, avec tous les sacs d’un mois de voyage et un petit accordéon, sinon cela ne sonne pas juste. 2 à l’avant, 4 à l’arrière et des bagages sur tous les genoux et dans le coffre, ça tient ! Point besoin de ceinture de sécurité (il n’y en a pas la-bas), nous sommes calés avec des airbags partout ! Seul le chauffeur conserve une place correcte…
Évidement, le coffre ne ferme pas à clef !
Rebelote ? Non. Alors que la première voiture était une quatre portes avec coffre, nous trouvions amusant d’être tous dans cette 4L, et puis en pratique aucun coffre ne fermait je pense… Comme j’ai un tout petit peu insisté, le coffre étant blindé, il m’a sorti un long clou tordu qu’il mettait dans un anneau pour bloquer le coffre. Ce n’était pas parfait, mais c’est révélé suffisant. À l’hôtel, pas celui que nous avions prévu, nous étions entiers…