Rojo

Nous repartons en l’Amérique du Sud pour une nouvelle visite de son cinéma. En effet, je ne vais pas parler des blockbusters américain qui ne valent pas grand-chose pour la plupart et pour le peu qui reste, pleins d’écrivains écrivent bien mieux que moi !

L’histoire a pour toile de fond la dictature en Argentine. C’est un thème récurrent que nous avons déjà évoqué plusieurs fois ici au travers de film (Kóblic – Argentine, MarianaChili, CompañerosUruguay…) ou de témoignage (La disparue de San Juan). La particularité de ce film est que l’action se déroule en 1975 juste avant la mise en place de cette dictature et qu’on ne la voit jamais, pas de militaire à l’écran !

L’histoire commence dans un restaurant, une situation ubuesque se met en place. Tous les personnages prennent le parti de Claudio, l’avocat réputé et le notable du coin, face à un inconnu au propos à la limite de la cohérence et à la violence à fleur de peau. Mais un grain de sable se met dans cette belle mécanique. Le bel avocat n’est pas si beau que cela, il sait être bien dégueulasse pour sa situation. Avec un pauvre client en train de se faire arnaquer, il finit par jouer le rôle de l’entremetteur dans une entreprise pas du tout honnête : récupérer une maison vide abandonnée depuis peu par des « opposants » pour qu’un de ses amis en devienne propriétaire.

Tout est en place pour que les militaires s’appuient sur cette classe moyenne prêt à fermer les yeux sur la dictature qui va se mettre en place à Buenos Aires si en échange, on oublie leurs petits arrangements. Le comble du cynisme est à peine caché, à quelques kilomètres de là, au Chili, la dictature de Pinochet est déjà en place depuis septembre 1973. Le film en parle-t-il ? Le film l’évoque-t-il ? Non, il ne parle que de cowboys américains en tournée dans le pays !

Au final, c’est un film avec des acteurs jouant parfaitement leur rôle, qui fait le choix d’un spectateur intelligent qui va au-delà des images pour comprendre par sous entendus ce qu’il se passe en dehors de l’angle de la caméra.

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